Situation des nappes phréatiques en France en octobre 2024 : Un état des lieux contrasté 🌊

Une majorité de nappes au-dessus des normales… mais des points de tension

Au 1er octobre 2024, 73% des nappes phréatiques en France affichent des niveaux supérieurs aux normales mensuelles, une situation encourageante pour une grande partie du territoire. Cependant, plusieurs régions restent en difficulté, notamment le littoral du Roussillon, du Languedoc et le nord-est de la Corse, où les niveaux demeurent bas à très bas malgré les récentes pluies.

Une vidange active sur le territoire en septembre 🌦️

Le mois de septembre a été marqué par une poursuite de la vidange, avec 70% des nappes en baisse. En revanche, les zones qui ont reçu des pluies significatives, comme certaines parties du centre et du sud, ont vu leurs niveaux se stabiliser voire augmenter légèrement. Les nappes réactives de ces régions, qui répondent rapidement aux précipitations, ont même commencé à amorcer une recharge. Ce contraste met en évidence la dépendance des nappes phréatiques aux précipitations locales efficaces et aux caractéristiques propres de chaque aquifère.

Une recharge hivernale 2023-2024 favorable… mais des faiblesses subsistent 🌍

L’automne et l’hiver précédents ont contribué à une recharge significative pour de nombreuses nappes, excepté dans les zones du Roussillon, des Pyrénées et de la Corse, où les précipitations ont été insuffisantes. Ainsi, si la situation hydrogéologique s’avère globalement satisfaisante, ces régions montrent des signes persistants de faiblesse.

En septembre 2024, la situation est bien meilleure qu’en 2023, avec seulement 17% des nappes sous les normales mensuelles. Cependant, des zones comme les Pyrénées-Orientales, l’Aude, et certaines parties de la Corse affichent des niveaux inférieurs à ceux de l’an dernier. Ce mois de septembre se classe d’ailleurs au deuxième rang des plus humides en 30 ans, après 2001, avec 73% des nappes au-dessus des normales.

Vers une recharge progressive… mais avec des risques 🌧️

Alors que l’automne avance, les conditions favorisent une recharge des nappes, notamment grâce aux sols humides et aux températures en baisse, limitant l’évapotranspiration. Cependant, une recharge rapide pourrait entraîner des risques d’inondations ou de ruissellements dans les nappes réactives. Dans ces secteurs, une infiltration excessive pourrait limiter l’absorption des futures précipitations, augmentant le risque de crues soudaines.

Focus sur les nappes inertielles et réactives 🧭

La capacité de recharge d’une nappe dépend de sa porosité et de sa perméabilité. Les nappes réactives, comme celles des calcaires karstiques, réagissent rapidement aux précipitations, se remplissant et se vidant rapidement. À l’inverse, les nappes inertielles, présentes dans des formations comme la craie, montrent une réaction plus lente et nécessitent des périodes prolongées de recharge pour combler leur déficit.

En France, certaines nappes réactives montrent des niveaux élevés, notamment dans des régions comme le Jura, la Lorraine, le sud du Massif central et le sud-ouest du Bassin aquitain. En revanche, les nappes inertielles des zones moins arrosées, comme la Beauce ou la Bresse, peinent à se recharger malgré les pluies récentes.

Les nappes en difficulté : état des lieux des régions préoccupantes 🛑

Les nappes phréatiques de certaines régions affichent des niveaux particulièrement bas, nécessitant une vigilance accrue :

  • Nord-est de la Corse : malgré les pluies récentes, les nappes présentent des niveaux modérément bas à très bas.
  • Nappes alluviales de l’Aude, de l’Hérault et de l’Orb : avec des niveaux alarmants, ces zones montrent une sensibilité accrue aux déficits pluviométriques.
  • Aquifères multicouches du Roussillon et calcaires du massif des Corbières : en déclin depuis deux ans, certains niveaux atteignent même des minima historiques.

Pourquoi certaines nappes se rechargent-elles plus rapidement ? 💧

La vitesse de recharge dépend de la nature même de la nappe. Par exemple :

  • En milieux poreux comme les graviers et les sables, la recharge est plus lente, nécessitant plusieurs années.
  • En milieux fissurés, l’eau peut s’infiltrer en quelques mois.
  • En milieux karstiques (comme certains calcaires), la recharge est quasi immédiate, avec des réactions en quelques heures seulement !

Ces différences expliquent pourquoi certaines nappes se remplissent rapidement alors que d’autres montrent une inertie marquée.

Source : BRGM